Grâce aux communautés en ligne, aux places de marché, aux forums électroniques, les usages se développent dans toutes les couches de la société pour échanger des idées, des biens et des services, dans une sorte de troc moderne. Sur certaines plateformes, une monnaie virtuelle existe, qui permet d’échanger et de commercer sans bourse délier.
Internet, en facilitant les contacts, favorise les échanges de toutes natures. Comme à l’auberge espagnole, on trouve sur la toile ce qu’on y apporte : de la sympathie, de la créativité, du commerce, du contenu : pour recevoir, il faut donner ! Ici comme ailleurs, les transactions sont facilitées et améliorées par la confiance que se portent les protagonistes et sur les sites web des systèmes de notations ont été mis en place pour créer ce principe de confiance. L’eReputation devient un atout (ou un handicape) pour l’internaute qui veut obtenir ou vendre quelque chose sur la toile.
Cette notoriété est le résultat à la fois de calculs algorithmiques automatiques (ranking sur Google, mots-clés associés, notations automatiques diverses) et des commentaires écrits par d’autres utilisateurs.
Partant de ce constat, Cory Doctorow – co-auteur du célèbre blog Boing Boing – a imaginé un monde où la monnaie serait remplacée par la mesure du capital social de chaque individu, qu’il nome le » whuffie « . Il développe cette idée dans son roman d’anticipation Down and Out In The Magic Kingdom (Dans la dèche au royaume enchanté). Ce livre dépeint une économie post-rareté : tous les biens de première nécessité (et la plupart des articles de luxe) sont gratuits et à disposition. On échange des biens et des services grâce à son whuffie, chacun a ainsi intérêt à faire fructifier son capital social par de bonnes action ou de la créativité. Le niveau de whuffie réel d’une personne est visible instantanément par tout un chacun, tout le monde étant équipé d’un implant cérébral offrant une interface avec le Net.
Sans aller aussi loin, Tara Hunt rebondie sur cette idée dans son livre L’effet Whuffie*.Elle montre que le capital social est en train de devenir une vraie valeur sur les plateformes communautaires. Au même titre que la marque, l’eRéputation devient valorisable et entre dans le capital immatériel de l’entreprise.
Dans ce livre, elle explique comment devenir un « capitaliste social » et faire du business avec les communautés en ligne. Ces dernières, crées pour offrir un support aux conversations, faciliter les mises en relations, l’entre-aide, constituent un nouvel environnement dans lequel le whuffie est un facteur de réussite. D’après Tara Hunt, pour réussir, il faut s’immerger dans ces communautés avec confiance, transparence et générosité : » se contenter de dépenser de l’argent pour s’acheter une présence en ligne dans les communautés est tout aussi efficace que de dévaler une rampe de skateboard en costume trois pièces de chez Brooks Brothers ».
Avec le développement des plateformes communautaires et des échanges plus ou moins publics sur Internet, un nouvel espace s’ouvre aux entreprises pour communiquer et échanger avec leurs clients.