Il y à quelques jour, Lemagit.fr interprétait la dernière grande étude de TNS Digital Life comme une frilosité des français à l’égard des réseaux sociaux. Nos compatriotes, bien que gros utilisateurs du Web (92 % des internautes hexagonaux se connectent chaque jour sur le Net, contre une moyenne mondiale de 61 %), mais seraient en « retard [...] dans les usages des médias dits sociaux ». Le site d’information se base sur le nombre « d’amis » dans les communautés en ligne pour tirer cette conclusion. Deux questions se posent alors : pourquoi les français ont-ils moins « d’amis » que les autres sur les réseaux sociaux, et ce critère est-il pertinent pour mesurer l’adoption de ces services ?
A la première question, on peut répondre que les français sont particulièrement sensibles à la question de la protection de la vie privée et ont tendance à cloisonner vie professionnelle, vie familiale et vie sociale. Ils sont ainsi nombreux à disposer de plusieurs comptes, parfois sur la même plateforme, pour séparer leurs interactions avec leurs contacts professionnels d’une communication plus personnelle avec leurs amis et leurs proches.
A la seconde question, on peut opposer de nombreuses autres études toutes aussi sérieuses, qui montrent au contraire une appétence particulière des français pour les réseaux en ligne. Ainsi, selon comScore, les internautes adeptes des réseaux sociaux en France (21,7 millions de visiteurs en décembre) occupent la troisième place au classement des plus gros utilisateurs européens, derrière le Royaume-Uni (29,3 millions de visiteurs) et l’Allemagne (24,9 millions de visiteurs). Pour Forrester, la France a connu une croissance significative des individus adhérant à un réseau social ou y entretenant leur profil : de 25% en 2009 à 40% en 2010. (voir les chiffres des réseaux sociaux sur le Tableau de Bord de digiCulture).
Alors les français frileux ou inconditionnels vis-à-vis des réseaux sociaux ? Je les dirais adeptes d’une Utilisation Raisonnée.
*à ce sujet, voir la charte du « Droit à l’oubli numérique dans les sites collaboratifs et les moteurs de recherche » proposée par le Secrétariat d’État chargée de la Prospective et du Développement de l’économie numérique.